Les volumes de cet ensemble, en parfait état, ont vraisemblablement été confiés dans l'immédiat après-guerre à l'atelier Zipélius Brillouin : derrière ce nom mystérieux, se dissimule un duo, composé de Jeanne Zipélius et de Madeleine Brillouin. Installées à Paris en 1941, elles exposent leurs travaux dès 1946 au Salon des artistes décorateurs, et officieront jusqu'à la fin des années cinquante. Elles ont créé ici un ensemble étonnant avec un décor aux filets dorés, différent sur chaque premier plat, interprétant chaque titre de la collection. Il est à noter que l'absence de certains volumes est assurément le résultat d'un choix et non d'une imperfection ou d'une négligence bibliophilique.
Parmi les 25 titres de même format in-16, seuls font défaut les trois volumes de la collection « Témoignages » et les deux titres imprimés pour le Comité national des écrivains, où se manifeste plus explicitement l'influence communiste extra-littéraire, ainsi que la traduction du roman de John Steinbeck, Nuits noires, seul titre à n'avoir pas été originellement écrit en français. Cet ensemble pavoisé aux couleurs nationales peut se lire comme le monument littéraire français pur de « l'intelligence en guerre ». Vignes-Lacroix, L'Intelligence en guerre, n° 21 ; Vignes, Bibliographie des Editions de Minuit, n° 1 ; Simonin, Le Devoir d'insoumission, pp. 80 et sq ; Debû-Bridel, La Résistance intellectuelle ; Dalloz, Vérité sur le drame de Vercors, pp. 37 et 122 ; Fléty, 179 ; Librairie Vrain, Reliures de femmes, 82. Photos et descriptions complémentaires sur demande._gsrx_vers_625 GS 6.9.7 (625). _gsrx_vers_1608 GS 9.5 (1608).